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Focus émotions

Qu’est ce qu’une émotion ?

D. Hockenbury et S. Hockenbury ont défini l’émotion comme « un état psychologique complexe qui implique trois composantes distinctes : une expérience subjective, une réponse physiologique et une réponse comportementale ou expressive. » (Hockenbury et Hockenbury, 2007).


Depuis les années 70, de nombreux chercheurs ont tenté d’identifier et de classer les différents types d’émotions que nous pouvons ressentir.

Au fil du temps, les descriptions et les idées ont un peu évoluées.


En 1972, P. Eckman défini six émotions de base universelles dans les cultures humaines : la peur, le dégoût, la colère, la surprise, la joie et la tristesse (Eckman, 2005).

La théorie d'Eckman suggère que ces émotions fondamentales sont universelles dans toutes les cultures du monde.

Par la suite, la liste est élargie pour y inclure de nouvelles émotions. Contrairement aux six émotions d'origine, il observe que ces nouvelles émotions ne peuvent pas nécessairement être encodées par des expressions faciales. 

Certaines des émotions identifiées sont :

  • L’amusement

  • Le mépris

  • Le contentement

  • L’embarras

  • L’excitation

  • La culpabilité

  • La fierté des réalisations

  • Le soulagement

  • La satisfaction

  • La honte

Dans les années 1980, R. Plutchik introduit un autre système de classification connu sous le nom de roue des émotions.

Ce modèle montre comment différentes émotions peuvent être combinées ou mélangées (Plutchik, 1984).

Selon cette théorie, les émotions les plus élémentaires agissent comme des blocs de construction. Des émotions plus complexes, parfois mixtes, sont des mélanges de ces émotions plus fondamentales. Par exemple, des émotions de base telles que la joie et la confiance peuvent être combinées pour créer l'amour.

Plutchik propose huit dimensions émotionnelles principales : la joie contre la tristesse, la colère contre la peur, la confiance contre le dégoût et la surprise contre l'anticipation. 



Une étude de 2017 suggère qu'il y a beaucoup plus d'émotions de base qu'on ne le pensait auparavant (Cowen et Keltner, 2017). Dans l'étude publiée dans Proceedings of National Academy of Sciences , les chercheurs ont identifié 27 catégories différentes d'émotion.

Émotions vs. Humeurs

Dans le langage courant, nous utilisons souvent les termes «émotions» et «humeurs» de manière interchangeable, mais il existe une réelle distinction entre ces deux notions. 

Une émotion est normalement intense mais de courte durée. Les émotions sont également susceptibles d'avoir une cause définie et identifiable.

Exemple :

Après avoir été en désaccord avec un.e ami.e au sujet de la politique, vous pourriez vous sentir en colère pendant une courte période. 


Une humeur, d'autre part, est généralement beaucoup plus douce qu'une émotion, mais plus durable dans le temps (Beedie, Terry et Lane, 2005). Dans de nombreux cas, il peut être difficile d'identifier la cause spécifique d'une humeur. 

Exemple :

Vous pourriez vous sentir sombre pendant plusieurs jours sans raison claire et identifiable.


Quel est le rôle de nos émotions ?

Les émotions peuvent jouer un rôle important dans notre façon de penser et de nous comporter. Les émotions que nous ressentons chaque jour peuvent nous obliger à agir. Elles ont une influence sur les décisions que nous prenons au sujet de nos vies. 

Afin de vraiment comprendre les émotions, il est important de définir les trois composantes d'une émotion :

  1. Une composante subjective (comment nous vivons l'émotion)

  2. Une composante physiologique (comment notre corps réagit à l'émotion)

  3. Une composante expressive (comment nous nous comportons en réponse à l'émotion).

Ces différents éléments peuvent jouer un rôle dans la fonction et le but de nos réponses émotionnelles.


Les 3 éléments clés de nos émotions


L’expérience subjective


Alors que les experts estiment qu'il existe un certain nombre d'émotions universelles de base qui sont ressenties par les humains partout dans le monde, indépendamment de leur origine ou de leur culture, les chercheurs pensent également que vivre une émotion peut être très subjectif (Barrett, Mesquita, Ochsner et Gross, 2007).


Bien que nous ayons de larges étiquettes pour les émotions telles que «en colère», «triste» ou «heureux», notre expérience de ces émotions peut être beaucoup plus multidimensionnelle et donc subjective. Nous n'avons pas toujours une expérience de formes pures de chaque émotion. Nous pouvons ressentir un mélange d'émotions lors d'un même événement. 

Exemple :

Lorsque vous commencez un nouvel emploi, vous pourriez vous sentir à la fois excité.e et nerveux.se. 

Se marier ou avoir un enfant peut être marqué par une grande variété d'émotions allant de la joie à l'anxiété . 


Ces émotions peuvent survenir simultanément ou nous pouvons les ressentir les unes après les autres.


La réponse physiologique


Si vous avez déjà senti votre estomac trembler d'anxiété ou votre cœur battre de peur, vous pouvez vous rendre compte que les émotions provoquent également de fortes réactions physiologiques. 


De nombreuses réponses physiologiques que nous pouvons ressentir au cours d'une émotion (ex : avoir les paumes des mains en sueur, le rythme cardiaque qui s'accélère, etc) sont régulées par le système nerveux sympathique, une branche du système nerveux autonome .


Le système nerveux autonome contrôle les réponses involontaires du corps, telles que le flux sanguin et la digestion. Le système nerveux sympathique est chargé de contrôler les réactions de combat ou de fuite du corps . Face à une menace, ces réponses préparent automatiquement notre corps à fuir le danger ou à affronter la menace de front.

Alors que les premières études sur la physiologie des émotions avaient tendance à se concentrer sur ces réponses autonomes, des recherches plus récentes ont ciblé le rôle du cerveau dans les émotions. Les scintigraphies cérébrales ont montré que l' amygdale, une partie du système limbique, joue un rôle important dans l'émotion et la peur en particulier (Pressoa, 2010).

L'amygdale elle-même est une minuscule structure en forme d'amande qui a été liée à des états de motivation tels que la faim et la soif ainsi que la mémoire et l'émotion. Les chercheurs ont utilisé l'imagerie cérébrale pour montrer l'activation de l'amygdale lorsque nous regardons des images menaçantes.

Il a également été démontré que des dommages cérébraux au niveau de l'amygdale aliteraient la réaction de peur (Ressler, 2010).


La réponse comportementale


Nous passons beaucoup de temps à interpréter les expressions émotionnelles des personnes qui nous entourent. Notre capacité à comprendre précisément ces expressions est liée à ce que nous appelons l'intelligence émotionnelle. Ces expressions jouent un rôle majeur dans notre langage corporel global.


La recherche suggère que de nombreuses expressions sont universelles, comme un sourire pour indiquer la joie ou un froncement de sourcils pour indiquer la tristesse. Les normes socioculturelles jouent également un rôle dans la façon dont nous exprimons et interprétons les émotions.

Au Japon, par exemple, les individus ont tendance à masquer les manifestations de peur ou de dégoût quand une figure d'autorité est présente. De même, les cultures occidentales, comme les États-Unis, sont plus susceptibles d'exprimer des émotions négatives à la fois seules et en présence d'autrui, tandis que les cultures orientales comme le Japon sont plus susceptibles de le faire lorsqu'elles sont seules (Eckman, 2005).

Maintenant que nous avons vu les 3 éléments clés de nos émotions, revenons à la question initiale : Quel est le rôle de nos émotions ?


Les émotions peuvent nous motiver à agir

Lorsque vous êtes confronté.e à un examen éprouvant pour les nerfs, vous pouvez ressentir beaucoup d'anxiété à savoir si vous allez bien réussir. En raison de ces réponses émotionnelles, vous êtes peut être plus susceptible d'étudier. L'anxiété que vous avez ressenti.e, a peut être été source de motivation à réviser, pour améliorer vos chances d'obtenir une bonne note.


Nous avons également tendance à prendre certaines décisions afin de vivre des émotions positives et de minimiser la probabilité de ressentir des émotions négatives. Par exemple, vous pourriez rechercher des activités sociales ou des loisirs qui vous procurent un sentiment de bonheur, de contentement et d'excitation. D'un autre côté, vous éviterez probablement des situations qui pourraient mener à l'ennui, à la tristesse ou à l' anxiété .


Les émotions nous aident à survivre, à prospérer et à éviter le danger

Le naturaliste Charles Darwin croyait que les émotions étaient des adaptations qui permettaient aux humains et aux animaux de survivre et de se reproduire (Darwin, 1872)

  • Lorsque nous sommes en colère, nous sommes susceptibles de confronter la source de notre irritation. 

  • Lorsque nous éprouvons de la peur, nous sommes plus susceptibles de fuir la menace. 

  • Lorsque nous ressentons de l'amour, nous pouvons chercher un partenaire et nous reproduire.

Les émotions jouent un rôle adaptatif dans nos vies en nous motivant à agir rapidement et à prendre des mesures qui maximiseront nos chances de survie et de succès.


Les émotions nous aident à prendre des décisions

Nos émotions ont une influence majeure sur les décisions que nous prenons, de ce que nous décidons d'avoir pour le petit déjeuner aux candidats pour lesquels nous choisissons de voter aux élections politiques. Les chercheurs ont également constaté une corrélation entre des personnes atteintes de certains types de lésions cérébrales affectant leur capacité à ressentir des émotions, et la capacité à prendre de bonnes décisions pour leur vie.

Même dans les situations où nous pensons que nos décisions sont guidées uniquement par la logique et la rationalité, les émotions jouent un rôle clé. 

Il a été démontré que l'intelligence émotionnelle, ou notre capacité à comprendre et à gérer les émotions, joue un rôle important dans la prise de décision (Goleman, 1995).


Les émotions permettent aux autres de nous comprendre

Lorsque nous interagissons avec d'autres personnes, il est important de donner des indices pour les aider à comprendre ce que nous ressentons. Ces signaux peuvent impliquer l'expression émotionnelle à travers le langage corporel, comme diverses expressions faciales liées aux émotions particulières que nous vivons.

Dans d'autres cas, cela peut impliquer d'indiquer directement ce que nous ressentons. Lorsque nous disons à des amis ou à des membres de la famille que nous nous sentons heureux.ses, tristes, excité.e.s ou effrayé.e.s, nous leur donnons des informations importantes qu'ils peuvent ensuite utiliser pour agir.


Les émotions nous permettent de comprendre les autres

Tout comme nos propres émotions fournissent des informations précieuses aux autres, les expressions émotionnelles de ceux qui nous entourent nous donnent une mine d'informations sociales. La communication sociale est une partie importante de notre vie quotidienne et de nos relations. Être capable d'interpréter et de réagir aux émotions des autres est essentiel.

Cela nous permet de répondre de manière appropriée et de construire des relations plus profondes et plus significatives avec nos amis, notre famille et nos proches. 

Comprendre les manifestations émotionnelles des autres nous donne des informations claires sur la façon dont nous pourrions avoir besoin de réagir dans une situation particulière.


Tout au long des jours qui viennent nous verrons ensemble :

1) Les émotions de base et leur impact sur notre comportement :

  • La joie

  • La tristesse

  • La peur

  • Le dégoût

  • La colère

  • La surprise

2) L'intelligence émotionnelle

3) Différentes stratégies de gestion et de régulation émotionnelle


Juliette Marty

Sources

Darwin, C. (1872). L'expression des émotions chez l'homme et les animaux (3e édition). New York: Appleton.


Plutchik R. (1984). Psychologie contemporaine: un journal de revues . 1984; 29 (6): 511-513. doi: 10.1037 / 022979


Damasio, AR. (1994). L’erreur de Descartes : émotion, raison et cerveau humain. New York : Putnum.


Goleman, D. (1995) Emotional Inteligence. New York : Bantam Books.


Ekman P. (2005). Handbook of Cognition and Emotion . 2005 : doi: 10.1002 / 0470013494.ch3


Beedie, C., Terry, P., et Lane, A. (2005). Distinctions between emotion and mood. Cognition et émotion ; 19 (6): 847-878. doi: 10.1080 / 02699930541000057


Hockenbury, D. et Hockenbury, SE. (2007). Découvrir la psychologie. New York: Worth Publishers.


Barrett LF, Mesquita B, Ochsner KN, Gross JJ. (2007). The Experience of Emotion. Annual Review of Psychology ; 58: 373-403. doi: 10.1146 / 2Fannurev.psych.58.110405.085709


Pessoa L. (2010). Emotion and cognition and the amygdala: From “what is it?” to “what's to be done?”. Neuropsychologia ; 48 (12): 3416-29. doi: 10.1016 / j.neuropsychologia.2010.06.038


Ressler KJ. (2010). Amygdala Activity, Fear, and Anxiety: Modulation by Stress. Biological Psychiatry ; 67 (12): 1117-11. doi: 10.1016 /j.biopsych.2010.04.027


Cowen AS et Keltner D. (2017). Self-report captures 27 distinct categories of emotion bridged by continuous gradients. Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States of America ; 114 (38): E7900-E7909. doi: 10.1073 / pnas.1702247114

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